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Concrete : la mairie a voulu racheter le club flottant 4 millions d'euros pour éviter sa fermeture

 

On y a cru, puis on a été déçus. Le mythique club Concrete, premier en France à pouvoir ouvrir 24h sur 24h, fermera ses portes à la fin du mois de juillet, après huit ans de service. Retour sur un branle-bas de combat de plusieurs mois. 

 

 

 

© Jacob Khrist
© Jacob Khrist

 

Par Trax Magazine
En partenariat avec la Electronic Music Factory

 

Ce sera bientôt la fin de longues nuits agitées et amoureuses sur le Quai de la Rapée, à Paris. Si la fermeture est désormais annoncée au 22 juillet prochain,le sort du club Concrete était discuté depuis de nombreux mois déjà. Jusqu’au 26 juin dernier, où sa fermeture devenait officielle. « Concrete est un rêve que nous aurions aimé continuer de construire au Port de la Râpée pendant quelques années encore, mais les raisons que vous connaissez déjà vont nous obliger à stopper l’aventure d’ici peu », déclarait le club sur sa page Facebook. Les soutiens de la Mairie de Paris et notamment Frédéric Hocquart, adjoint au maire de Paris chargé de la vie nocturne n’y auront rien changé. Mais que s’est-il passé ?

Tensions entre le club et la société Bateaux de Paris et d’Ile-de-France 

En février 2019, la bataille commence : la compagnie propriétaire de la barge, la société Bateaux de Paris et d’Ile-de-France (BPIF), envoie une sommation de quitter les lieux aux exploitants de Concrete, la société Surpr!ze. Ils ont quinze jours pour déguerpir. L’agence dispose pourtant depuis quelques mois d’une autorisation d’occupation jusqu’à – au moins – 2035 négociée au forceps et étaient en négociation pour racheter l’espace. 

Soutien de la mairie et du milieu musical

Quatre mois plus tard, dans un nouveau communiqué, Surpr!ze souligne les tensions rencontrées avec leur bailleur, la BPIF, et leur surprise face aux raisons invoquées pour déloger les clubbers : des soucis liés à la rénovation. Chez Surpr!ze, on soutient pourtant que si le bateau soit en effet être révisé depuis le début d’année, une prolongation leur a pourtant été octroyée jusqu’à l’été. Jack Lang et Anne Hidalgo, notamment, expriment leur soutien sur les réseaux sociaux. De très nombreux DJ’s s’engagent aux côtés de l’équipe du club : Laurent Garnier, Nastia, AZF… Une pétition est lancée et obtient 10 000 signatures.

La BPIF n’en démord pas : sa présidente Claude Simon parle d’un club qui ne serait pas en règles, dénonçant un ponton pas aux normes. Surpr!ze dément. Interrogés par Trax, ils disaient avoir toutes les autorisations administratives pour continuer à accueillir le public. Selon eux, la BPIF aurait surtout reçu une offre plus alléchante, ce qui expliquerait de telles accusations.

Un soupçon d’espoir quand la mairie s’engage

Signer une convention d’occupation. C’est en juin la proposition de Frédéric Hocquard pour « trouver une solution à l’amiable ». Au sein de Surpr!ze, l’espoir d’une issue positive renait. « Le succès de votre établissement, c’est aussi le succès de la reconversion es berges de Seine », pointait la mairie de Paris dans un communiqué. Ajoutant : « en attirant les nombreux amateurs de musique électronique sur le pont de votre péniche, vous participez au dynamisme du quai de la Rapée, devenu nouveau lieu de rencontre et de sociabilité des Parisiennes et Parisiens »

La mairie de Paris offrira même à BPIF de racheter elle-même la barge – à hauteur de 4 millions d’euros – afin de sauver le club. Mais rien n’y fait. Selon M. Hocquard cité par Trax, « la mairie s’est positionnée à hauteur de 4 millions d’euros. Mais la société en réclame 10 millions... » Mme Simon ne lâchera rien. 

En vain

Le 26 juin 2019, le club annonce sa fermeture définitive. Si les ultimes nuits du 19 au 22 juillet promettent d’être lumineuses, l’agence Surpe!ze promet de nouveaux projets pour aller de l’avant. On les attend avec impatience. 

 

Angèle Chatelier