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La DJ Anetha lance "Mama Loves Ya", une agence d'artistes familiale et engagée

 

Un an après avoir lancé le label « Mama Told Ya », la superstar de la techno hexagonale Anetha lance avec quatre de ses proches « Mama Loves Ya », agence censée aider les artistes émergents à développer leur carrière en ces temps troublés. Un projet moderne et porteur d'espoir pour le futur de la musique électronique.

 

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Anetha © Julien Bernard

 

Par Trax Magazine
En partenariat avec la Electronic Music Factory

 

Comme beaucoup de DJs en cette période de crise sanitaire, Anna Moreau (c'est le vrai nom de la DJ Anetha) bénéficie ces mois-ci plus de temps pour imaginer de nouveaux projets. Et elle en a profité pour se lancer dans la création d'une véritable « famille » artistique : « Mama Loves Ya », pensée avec cinq autres professionnels de la musique. « C'est déjà assez compliqué de vivre de la musique électronique, de gérer le côté artistique et les prestations scéniques. Mais bien mener sa carrière, c'est aussi se préoccuper de l'édition, de la communication, des démarches administratives... Avec la mondialisation de l'industrie musicale et la crise de la covid, tout ça devient de plus en plus difficile. Avec Mama Loves Ya, on veut offrir aux artistes la possibilité de ne se concentrer que sur l'aspect créatif », explique Yann Rachon, responsable de la communication de l'agence. L'objectif est aussi de faire profiter à d'autres de l’expérience d'Anetha, présente depuis plus de sept ans sur la scène hexagonale. « Au début d'une carrière de musicien, on a envie d'accepter toutes les opportunités de concerts ou de podcasts, de travailler le plus possible. Mais il faut apprendre à rester cohérent, car s'affilier aux mauvaises personnes pourrait envoyer des messages contradictoires au public. Et puis il faut se ménager, prendre soin de soi. Pour savoir faire des compromis, il est très important de bien s'entourer. », prévient Jules Meunier, manager de l'agence.

 

Quand l'industrie de la musique sort de sa neutralité

 

La « Mama » s'engage aussi à accompagner ses poulains vers une pratique moins polluante du métier de DJ, en négociant avec les bookers pour travailler avec les scènes locales et éviter les transports en avion. « En toute humilité, on veut essayer de faire évoluer les pratiques à notre niveau, en accord avec la prise de conscience globale qui est en cours dans le monde de la musique électronique. En 2019, Anetha a dû faire 100 dates et prendre 70 fois l'avion : en quelques semaines, son bilan carbone dépasse déjà celui d'un Français moyen dans l'année ! », rappelle Yann.

 

 

Les engagements de « Mama Loves Ya » en sont un exemple supplémentaire : en 2020, les labels et les agences se doivent de sortir de leur neutralité. Et d'afficher haut et fort leurs valeurs, afin de créer une communauté d'artistes partageant plus qu'un espace de travail. On se souvient de Warrior Records, label « queer, transféministe, anti-raciste et résistant » créé par Rebeka Warrior au mois de septembre, ou encore de TENET, le nouveau « crew » annoncé le même mois par Simo Cell. Autant de musiciens qui espèrent redonner un peu de force à leurs confrères. Et surtout, comme l'explique Jules Meunier, leur permettre de garder espoir en ces temps troublés : « Je suis intimement convaincu que la vie se fait un chemin coûte que coûte, et que c'est pareil pour l'art. De belles choses émergeront de ce chaos. Les artistes trouveront une solution pour nous sortir de la torpeur ambiante et sortir des schémas du passé. »

 

Retrouvez l'actualité de l'agence Mama Loves Ya sur sa page Facebook.

 

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C. Laborie

 

4 décembre 2020