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Le Sarcus Festival veut s'installer toute l'année dans un château-monastère

 

Nous l'apprenions à la fin du mois d'août, le Sarcus Festival est comme tant d'autres repoussé à l'année 2021. Dans cette situation sanitaire exceptionnelle, l'équipe organisatrice a décidé de se lancer dans un projet fou : s'installer à l'année dans le Château de la Corroirie pour y organiser des « week-ends de déconnexion ». Au programme (entre autres), DJ sets et ateliers de travail du bois. Pour offrir à son public la vie de château, le festival a lancé une campagne de financement participatif.

 

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Sarcus Festival 2019 © Le Viet

 

 

Par Trax Magazine
En partenariat avec la Electronic Music Factory

 

Voilà cinq ans que le Sarcus change les règles des festivals électroniques. À l'entrée, chaque participant est invité à déposer son téléphone portable dans une pochette, pour renoncer à l'utiliser pendant tout le week-end. Écolo, novateur, l'événement propose une programmation musicale 100 % électronique et 100 % française, réduit au maximum ses déchets et s'approvisionne toujours auprès de fournisseurs locaux.

 

Cette année, quelques 60 artistes français devaient se relayer sur les scènes du Château de la Corroirie, dans le Val de Loire, entre le 18 et le 20 septembre. La situation sanitaire en aura décidé autrement, et l'événement est, comme la plupart des festivals, repoussé à 2021. Mais l'équipe du Sarcus n'attendra pas l'été prochain pour retrouver son public. Elle profite de son temps libre pour lancer un projet ambitieux : s'installer toute l'année au château-monastère, pour y organiser des week-ends festivals sans portable, rythmés par des DJ sets et par des ateliers d'initiation au travail du bois et de la terre. Des séjours plus longs en « woofing » seront également proposés, pour inviter le public à participer aux chantiers de transformation du bâtiment et de son parc. Le tout au cœur d'un monument classé érigé au XIIe siècle, composé également d'une église fortifiée, d'un moulin et de remparts encerclés de forêts.

« De cette crise, nous voulons saisir l'opportunité d'installer durablement la vision novatrice de Sarcus dans son îlot de déconnexion. Nos valeurs et nos engagements n'ont jamais été aussi actuels et vivants, alors pourquoi ne pas les faire résonner tout au long de l'année ? » s'interroge le collectif dans un communiqué.

 

 

Le projet fait actuellement l'objet d'une campagne de crowdfunding en ligne, afin d'appeler le public à aider au financement des infrastructures du château et à l'organisation des week-ends, et à aider le collectif Sarcus à survivre à cette année sans festival. En tout, l'équipe organisatrice espère récolter 10 000 € - près de 3500 ont déjà été rassemblés auprès de 72 contributeurs.

 

Les premiers week-ends « déconnexion » devraient avoir lieu à la Corroirie dès le mois d'octobre prochain. L'initiative évoque celle de Château Perché, qui a invité son public à renoncer au remboursement de ses billets de festival pour participer au financement du « Havre de Perche ». Le collectif souhaite lui aussi se payer un château pour y accueillir des de retraites spirituelles, des stages d'effeuillage burlesque et des bénévoles en woofing. Ces projets novateurs en sont la preuve : dans cette crise du secteur culturel peuvent encore émerger des lieux alternatifs et inventifs. De ceux qui feront la fête de demain.

 

C. Laborie

 

4 septembre 2020