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Moins de plastique, moins d'avions : quand un label nantais s'engage pour le climat

 

Yotanka Reccords, l’écurie de Kid Francescoli et Octave Noire, s’engage à ne plus polluer comme avant. Son programme en 10 points vient d’être diffusé en ligne, et il pourrait inspirer d’autres labels. 

 

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© Gorodenkoff

Par Trax Magazine
En partenariat avec la Electronic Music Factory

 

Moins de CD promotionnels, moins d'impression papier, moins d'avions pour les tournées... Voilà comment Yotanka Reccords, label indépendant né à Nantes, veut opérer sa transition écologique. Dix mesures fortes ont ainsi été annoncées le 22 juin dernier sur les réseaux sociaux. Toutes sont issues de discussions entre les membres de l’équipe du label et avec les artistes mais aussi avec les artistes. « Aujourd’hui, nous évoluons dans des métiers polluants et il nous faut réfléchir à notre manière de fonctionner. Face au constat du réchauffement climatique et de son impact sociétal, face à la pollution de masse, nous avons donc pris des engagements afin de tendre vers une réduction de notre empreinte carbone », pouvait-on lire sur une publication Facebook le 22 juin dernier.

 

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« Le moment de questionner certains de nos processus »

 

Ce nouveau virage écologique, bien que pensé de longue date, a été pris à la faveur du confinement et de la mise à l’arrêt forcé de l’industrie musicale mondiale. « Il y a finalement peu de choses qui sont mises en place concernant l’environnement dans nos métiers. C’est beaucoup de communication et peu d’action. Il serait souhaitable que notre filière, qui est très polluante, se questionne. Cette crise va remettre en question beaucoup de choses, la survie de beaucoup de sociétés sera la priorité, n’est-ce pas le moment de questionner certains de nos processus ? » se demande le co-directeur de Yotanka Records, Vivien Gouery, dans les colonnes de Tsugi.

Cette introspection est entamée depuis quelques années déjà dans l’industrie musicale, par exemple avec le mouvement Bye Bye Plastic qui vise à bannir le plastique à usage unique des salles de concerts, des festivals et des clubs. La pollution engendrée par la diffusion et la production de disques n’est plus à prouver : selon la BBC, les concerts généreraient chaque année 405 000 tonnes de CO2 rien qu'au Royaume-Uni. La disparition du CD n'a pas fait baisser l'empreinte carbone de la consommation de musique : le streaming générerait entre 200 000 et 35000 tonnes de gaz à effet de serre pour les seuls Etats-Unis en 2016.

 

C. Laborie

 

30 juin 2020