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États d'urgence de la jeunesse : médias, assos et entreprises s'unissent pour tirer la sonnette d'alarme

 

A l'initiative de l'association étudiante Delta France, près de mille structures culturelles, syndicales et militantes font front commun pour lancer les États d'urgence de la jeunesse. Tous ensemble, ils s'engagent pour redonner de l'espoir à cette nouvelle génération frappée de plein fouet par la morosité ambiante.

 

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© Léo Vidale

 

Par Trax Magazine
En partenariat avec la Electronic Music Factory

 

Isolement, précarité, lieux de culture fermés : la crise sanitaire pèse de façon insupportable sur la santé mentale des jeunesses de toute la France. Depuis Marseille, Delta France Associations, qui regroupe 400 associations d'étudiants en France, tire la sonnette d'alarme. Et décide de réunir des structures culturelles, syndicales, militantes et événementielles pour lancer une réflexion commune sur les enjeux qui secouent les 15-25 ans. Initiés le 3 mars, ces États d'urgence ont déjà été rejoints par 1000 organisations, et par des artistes comme Etienne de Crecy, Joachim Garraud ou Soso Maness.

Tout ce beau monde n'est pas de trop pour tenter de redonner de l'espoir dans cette crise qui n'en finit pas. « On fait face à une crise morale de plus en plus grave. D'après une récente étude, 3 étudiants sur 10 ont déjà eu des pensées suicidaires. Notre combat, c'est de trouver des solutions pour que les jeunes parviennent à se projeter. », martèle Vincent Arniaud, 26 ans, chargé de coordination au sein de Delta France Associations. Ils sont en tout une dizaine à piloter le projet depuis les Bouches-du-Rhône. « Nous avons d'abord identifié des grands thèmes en fonction de ce qui manque le plus à la jeunesse : la culture, le lien social, les projets de vie, la vie étudiante, la santé, l'écologie... Nous cherchons ensuite à fédérer le plus grand nombre d'acteurs possibles au sein de la société civile pour proposer des solutions à l'exécutif. » Ceux qui ont répondu présent se rencontreront au cours de conférences en ligne, dont la première, dédiée au lien social, est diffusée ce mardi 23 mars.

 

La culture fait, sans surprise, partie des priorités de ces États d'urgence : « c'est une nourriture essentielle, c'est ce qui donne du sens à beaucoup de choses dans nos vies », rappelle Vincent Arniaud. Les acteurs des musiques électroniques ont répondu à l'appel : des festivals comme We Love Green, Astropolis ou Fusion, des labels comme Pont Neuf Records et des associations comme Technopol ont déjà annoncé leurs participations aux discussions. Tommy Vaudecrane, président de Technopol, rappelle que « les musiques électroniques sont écoutées par 30% des jeunes de 18 à 25 ans en France. Ce sont ces mêmes jeunes qui sont assignés à résidence depuis un an, qui voient leurs habitudes de vie bouleversées, qui sont même accusés de tous les maux dès qu'une fête "illégale" est violemment réprimée. Il faut agir maintenant et trouver des solutions pour qu'ils puissent vivre de nouveau leurs vies : se réunir, tomber amoureux, faire la fête, faire leurs propres expériences. »

 

Les webinaires des États d'urgence de la jeunesse donneront lieu à l'écriture d'un livre blanc rassemblant des propositions de mesures concrètes. L'objectif : faire entendre ces doléances jusqu'à Élysée, pour changer au plus vite la vie de ceux qui ont 20 ans en 2021.

 

Retrouvez la liste des structures adhérentes et suivez les avancées du projet sur le site des Etats d'urgence de la jeunessePour participer aux webinaires, rendez-vous ici pour répondre au formulaire d'adhésion.

 

C. Laborie

 

23/03/2021