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Ableton Live, Logic Pro, Cubase… Quel logiciel choisir quand on débute ?

 

L’offre en matière de production musicale est dense : Ableton Live, Logic Pro, ProTools, Fruity Loops… Alors comment y trouver son compte (bancaire, aussi) ? Réponse de Marco Marseglia, responsable pédagogique à l’école DJ Network. 

 

 

logiciel

 

Par Trax Magazine
En partenariat avec la Electronic Music Factory

 

Chaque artiste en devenir doit passer par une étape indispensable : trouver LE logiciel pour sa production musicale. Comment s’y retrouver face à une offre aussi luxuriante ? Trouver celui qui mêlera avec brio live, DJ set et composition ? Dénicher les nouvelles fonctionnalités et former les artistes de demain, c’est le rôle de Marco Marseglia. Il est responsable pédagogique à l’école DJ Network. Les logiciels de musique, c’est son quotidien. S’il en existe une dizaine, certains se démarquent plus que d’autres : Logic pro X, Cubase, Fruity Loops et Ableton Live font partie de ceux-là. Mais à chaque logiciel, son usage. 

 

Logic Pro X, l’outil pour la production musicale 

 

« Il y a dix ans, Logic Pro était le meilleur en la matière », souligne Marco Marseglia. Ce qui a changé ? « A l’époque, la production musicale était réservée aux producteurs de musique. Maintenant, elle est plus proche des DJ’s. » Logic Pro serait donc, selon lui, un parfait outil pour ceux qui produisent de la musique, mais moins pour ceux qui veulent faire du live. Certains préféreront Logic Pro « car il est très intuitif, ou bien parce qu’ils ont commencé sur Garage Band » – un logiciel de musique gratuit, installé systématiquement sur chaque Mac. Or il fonctionne sous forme de « boucles » et de séquenceurs : on branche son instrument ou son micro, on bidouille sur les différents effets et un morceau peut naître. Pas le plus adéquat donc pour diffuser, mixer et composer en live. De plus, il se retrouve confronté à un écueil : Logic Pro X n’est disponible que sur Mac. Difficile de multiplier les projets, les collaborations, si l’autre ne dispose pas d’un tel outil. Notons que si GarageBand fera parfaitement l’affaire pour un.e débutant.e, il vous faudra débourser la somme de 229 euros pour découvrir le logiciel dans son intégralité. Cela fait tout de même de Logic Pro le logiciel le plus complet et le plus rentable, en la matière.  

 

FL Studio (Fruity Loops), pour débuter

 

“Pour fabriquer de la musique, Fruity Loops est aussi une bonne base”, rappelle Marco Marseglia. Aujourd’hui appelé FL Studio, le logiciel est en effet à la base de l’histoire de la production musicale et le journaliste Jean-Yves Leloup, spécialisé dans les musiques électroniques le rappelait dans Trax : “FL Studio a connu un énorme succès, parfois en version piratée, au sein de communautés de musiciens issus des quartiers populaires ou de pays en voie de développement.” Aujourd’hui, Fruity Loops est au cœur de nombreuses productions hip-hop et de musiques urbaines. Son utilisation était révolutionnaire à son arrivée, à la fin des années 90 : on place des blocs de couleurs qui représentent des sons. Inutile de disposer de claviers midis ou de connaître les rudiments du solfège. Pour débuter, il est le partenaire idéal. Les étudiants de Marco Marseglia, d’ailleurs, utilisent encore ce logiciel pour apprendre la production musicale. Comptez entre 89 et 819 euros pour vous procurer le logiciel, avec différents plugins. 

 

Ableton Live, pour tout et tout le monde 

 

Si les envies diffèrent selon les artistes, pour Marco Marseglia, un logiciel se démarque très nettement des autres : Ableton Live. « C’est le seul qui mêle la pratique de la scène et production musicale », explique-t-il. En ce sens, le logiciel – via des séquenceurs – permet de produire et de diffuser en live en même temps. C’est selon le professionnel, « celui qui est le plus proche de l’univers DJ ». Là où Logic Pro sera pour la production musicale brute ou Pro Tools plutôt pour le mixage (essentiellement utilisé par les ingénieurs du son, rappelle-t-il), Ableton Live est pour tout et tout le monde. Il suffit de voir les tutoriels sur YouTube pour apprendre à s’en servir. « Son succès est aussi lié à ça », explique Marco Marseglia. Quand on se balade sur YouTube aujourd’hui, la plupart des conseils et tips pour utiliser tel ou tel bouton ou effet sont sur Ableton Live. 

 

 

Si cela ne fait pas de ce dernier le meilleur des logiciels, c’est pour l’enseignant le plus hybride. Celui qui a un « contrôleur push », un PAD externe très intuitif qui se connecte directement au logiciel. Marco Marseglia note aussi une chose primordiale : Ableton Live est selon lui celui qui permet le plus de faire de la musique… sans être musicien. « Nous ne sommes pas obligés de connaître la musique, savoir la lire ou l’écrire pour produire avec Ableton. On appuie sur des boutons et ça fait de la musique », explique-t-il (à lire à ce sujet notre dossier sur la nécessité - ou non -, de savoir lire la musique pour créer). Autre point et non négligeable, Ableton Live est l’un des seuls logiciels (avec Cubase) à être disponible sur Mac et PC. « C’est sa force », note l’enseignant. 

 

Est-il aussi l’un des plus accessibles ? « Il existe une version standard à 79 euros, parfaite pour commencer », nous conseille-t-il. Cette version permet de créer instantanément. Bon plan : de nombreux claviers midis ou cartes sons sont fournies avec cette version standard – sorte de GarageBand pour PC. Vous serez limité à douze pistes et n’aurez pas tous les plug-ins mais cela vous permettra de vous faire la main. Comptez ensuite entre 300 et 600 euros pour avoir une suite plus performante. Marco Marseglia, lui, travaille avec ses étudiants sur Ableton Live, c’est en tout cas ce qu’il leur recommande. Avec DJ Network, il propose des formations longues sur huit ou dix mois pour apprendre la production musicale et la MAO ou des cours plus ponctuels. Ce qui fera la différence en matière de productions selon lui, c’est bien le logiciel mais aussi le matériel sur lequel on travaille : « Ableton Live en suite complète et un bon synthétiseur et le tour est joué ! » 

 

Propos recueillis par Angèle Chatelier