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Ces cinq podcasts géniaux racontent notre rapport au dancefloor

 

Les raves, les bals musette, les soirées warehouse : à toutes les époques, les fêtes racontent notre manière de faire société. Dans le fin fond de la campagne bretonne ou dans les beaux quartiers de Paris, les dancefloors offrent une expérience d’évasion nécessaire. Pour mieux comprendre les enjeux sociologiques, politiques et intimes qui s’y jouent, voici cinq podcasts qui vous emmènent en soirée.

 

  

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©  Ded Mityay

Une histoire du dancefloor, sur France Culture

Des bals du XVIIIe siècle aux raves parties, comment la danse accompagne-t-elle les évolutions sociétales ? Comment la danse en solo a remplacé les danses de couple, comment les valeurs bourgeoises se sont progressivement effacées au profit d’un idéal de nuit démocratique ? Historiens, sociologues, physionomistes (dont la mythique Régine, du Palace) et fêtards invétérés se bousculent pour raconter la grande épopée des pistes de danse françaises, en quatre épisodes joliment réalisés. L’auditeur navigue entre les deux guerres, assiste à la naissance des discothèques, à l’âge d’or du Palace, jusqu’à la répression musclée des free parties. Et comprend qu’à travers les siècles, la danse reste un échappatoire nécessaire pour toutes les classes sociales.

Une histoire du dancefloor, une série de Perrine Kervran réalisée par Anne Pérez

 

2001, l’Odyssée des Rave Parties, sur France Inter

C’est connu : l’histoire des rave parties est tout aussi politique que musicale. Fabrice Drouelle raconte comme un roman l’arrivée du mouvement tout droit importé d’Angleterre à la fin des années 1980, et l’évolution de son idéal libertaire. En deuxième partie d’émission, le musicologue et “raveur” dans l’âme Guillaume Kosmicki témoigne de la répression subie pendant des décennies pas l’ensemble des acteurs. C’est l’histoire d’une culture dissidente, indocile, et forcément dérangeante pour les gardiens de l’ordre.

2001, l’Odyssée des Rave Parties, produit et présenté par Fabrice Drouelle, réalisé par Fabrice Laigle

 

Sex, drugs und minimal, sur Arte Radio

Pourquoi Berlin est-elle l’une des destinations les plus prisées au monde pour faire la fête ? Ceux qui ont déjà passé une nuit au Berghain ou au Sisyphos le savent déjà, les autres le comprendront à l’écoute de ces 15 minutes de voyage. La jeune Aurore Legrand y raconte des vacances dans la capitale allemande, entre drogues, techno minimale, rencontres amoureuses fugaces et afters qui durent tout le jour. Un récit à la première personne plein de joie et d’humour, comme un résumé de ce qui fait une fête magique.

Sex, drugs und minimal, par Aurore Legrand

 

Les nouveaux codes de la nuit, sur France Culture

La nuit, est-ce qu’il faut dormir ? « Bah, non », répond du tac au tac Florian Bardou, journaliste à Libération et noctambule compulsif. Il fait partie des passionnés du clubbing invités au micro de France Culture pour raconter les nuits parisiennes d’aujourd’hui, avec (entre autres) Mathilda Meerschart, du collectif Possession, et Basile Rabouille, membre du Conseil de la Nuit de la Ville de Paris. Ensemble, dans cette émission de plateau, ils débattent du rôle de la fête chez les jeunes Français, de l’idéal de mixité sociale pas toujours atteint sur le dancefloor, de la réduction des risques et du rapport entre clubs et autorités publiques. En creux, se dessine une fête d’aujourd’hui toujours libre, toujours contestataire - et toujours nécessaire.

Les nouveaux codes de la nuit, produit et présenté par Frédéric Martel, réalisé par Véronique Vila et Lionel Quantin

 

Faire le mur, sur France Culture

Nous voici embarqués dans une fête qui durera toute la nuit, et ne ressemble à aucune autre. Un week-end de printemps, toute une famille de Bretons s’envole pour une rave-party locale. Léa Racine, la fille, emmène avec elle un micro. Tout au long de cette heure d’émission immersive et intime, on suit le déroulé d’une fête en rase campagne, le repérage du site, la fabrication des caissons, l’arrivée des fêtards et le tourbillon de musique jusqu’au lever du jour. Entre les sons des basses et les kicks, parents et enfants se glissent des confidences, et c’est toute la mémoire familiale qui se raconte dans nos oreilles. Comme l’explique la présentatrice du programme, il s’agit ici de “raconter les marges”. Dans toute leur délicatesse.

Faire le mur, produit par Léa Racine et réalisé par Gilles Mardirossian

 

C. Laborie

 

30 décembre 2019