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Comment les SMAC sont devenues en 10 ans des maillons essentiels de la création musicale

 

Accompagner, diffuser, équiper : telle est l’ambition des 150 lieux disposant du label « SMAC ». Un mot d’ordre devenu essentiel à la création musicale en seulement 10 ans. Mais une SMAC, c’est quoi ? Et qu’est-ce que ça apporte réellement aux jeunes créateurs ? Réponses d’André Cayot, ex-conseiller pour les Musiques Actuelles au ministère de la Culture et de la Communication. 

 

 

smac

 

Par Trax Magazine
En partenariat avec la Electronic Music Factory

 

Nous sommes au milieu des années 90. Les salles de musiques actuelles se comptent sur les doigts de la main, voire n’existent pas. Pire, les lieux existants sont souvent insalubres, mal sonorisés, manquent de studios de répétitions… La création musicale, à l’époque, est la grande oubliée. « Il y avait un manque criant de lieux sur le territoire », se souvient André Cayot, alors conseiller pour les Musiques Actuelles au ministère de la Culture et de la Communication. C’est ce triste constat en tête qu’il entame, avec ses confrères et consœurs, un chantier immense : créer des dizaines de lieux de création, de diffusion et d’accompagnement pour les jeunes artistes. Le Cri’Art à Agen, sera l’un de ces premiers lieux d’expérimentation.

« Il fallait avant tout créer des équipements pour les artistes, des lieux dédiés aux musiques amplifiées », note André Cayot, qu’ils soient généralistes ou spécialisés, à l’image du Moulin, à Marseille, dédié aujourd’hui à la musique urbaine. Ensuite, c’est aux collectivités locales de s’engager à développer  progressivement, à leur tour leurs SMAC. Car au-delà de l’aide à la diffusion, les SMAC, leurs studios et leurs professionnels se veulent être de véritables accompagnateurs de projets.

 

Une mission de service public

 

C’est près de chez lui qu’un.e artiste tâtonne, joue devant son public, apprend et se perfectionne. Un parcours indispensable, selon André Cayot, qui souligne le lien nécessaire entre les régions et Paris, « là où la plupart des producteurs et professionnels de la musique travaillent ». Les SMAC contribuent à offrir aux artistes des équipements, des locaux de répétitions et une grande scène professionnelle, le tout à proximité. Une aubaine lorsqu’il faut additionner les budgets de location d’un studio de répétition, les frais de maquettages ou de mastering. En cela, les SMAC aident à la professionnalisation du projet et offre une vraie mission de service public.

 

 

« Les SMAC, c’est vraiment le live, note celui qui a quitté le ministère en avril 2017. Quand je regarde les dates à venir de certains artistes et qu’ils passent dans 20 ou 25 SMAC, je suis vraiment satisfait ». Aujourd’hui, les 150 lieux labellisés « SMAC » du territoire proposent environ 6 000 représentations publiques chaque année, fédérant plus de deux millions de spectateurs. « Le territoire commence à être bien équipé », se réjouit André Cayot qui participera en janvier prochain à la création du Centre national de la musique. En attendant, une nouvelle SMAC verra le jour dans quelques mois à Aix-en-Provence. Elle disposera d’une grande salle pouvant accueillir 1500 personnes et d’une salle « club » de 420m2. 

 

Quelques chiffres

 

Le label « SMAC » regroupe environ 150 lieux musicaux dédiés aux musiques actuelles et amplifiées. 

6000 artistes se produisent en live, environ, chaque année devant 2 millions de spectateurs

Ces lieux sont subventionnés à 21% par l’État, 15% par la Région, 11% par le Département et à 53% par les Villes. 

 

Propos recueillis par Angèle Chatelier