D’après une étude internationale, les femmes n’occupent que 25 % des line-up des festivals électroniques
Le collectif Female:Pressure publie une étude de très grande ampleur sur les festivals électroniques, menée dans 46 pays entre 2012 et 2019. Et montre que le combat pour la parité dans les line-up est encore loin d’être gagné.
© Lightfields Studio
Par Trax Magazine
En partenariat avec la Electronic Music Factory
La proportion de femmes dans les festivals de musique électronique augmente, mais elle reste très faible. C’est le constat de la gigantesque étude menée par Female:Pressure, réseau international fondé en 1998 pour défendre la place des femmes, des personnes trans, intersexes, non-binaires et autres minorités de genre dans l’industrie de la musique électronique.
D’après les données récoltées dans entre 2012 et 2019 dans 675 éditions de festivals électroniques dans 46 pays entre l’Europe et les Amériques, la proportion de femmes dans les line-up a bel et bien augmenté, passant de 9, 2% en 2012 à 24, 6% en 2019. L’année dernière, les artistes masculins trustaient donc toujours 65% des programmations.
Au niveau de la parité des programmations, l’Europe compte un seul bon élève. Et c’est sans surprise la Suède, très en avance sur les questions d’égalité des genres. Sur six festivals étudiés entre 2017 et 2019, les femmes occupent 42, 4% des places. En France à la même période, elles sont seulement 16, 9% dans 27 festivals.
A la lecture de l’étude, on remarque que les événements dont des femmes assurent la direction artistique sont plus paritaires. Entre 2017 et 2019, pour les 22 festivals observés dont la direction artistique est entièrement féminine, la programmation est à 44, 4% féminine. Pour les 79 festivals dont la D.A. est entièrement masculine, on compte 20, 4% de programmation féminine.
entre 2017 et 2019
A la fin de l’étude, Female:Pressure dispense des conseils pour mieux valoriser les musiciennes dans les festivals. Tenter de rassembler des équipes d’organisation mixtes, compter davantage sur la curiosité du public lors du choix des programmations… Mais aussi inclure des ateliers et des tables rondes sur la diversité dans la musique électronique, pour créer des liens entre professionnels en se fixant des objectifs communs. Enfin, les auteur.ice.s rappellent que l’inclusivité ne se joue pas uniquement dans le line-up. Mettre en place des solutions de garde d’enfants pour le personnel comme pour les festivalier.e.s, créer des toilettes « gender neutral » : autant de solutions parallèles qui favorisent et facilitent la présence des femmes et des minorités de genre.
En France, de plus en plus d’institutions et d’associations s’engagent pour l’égalité entre musiciens et musiciennes. Depuis le mois de janvier 2020, la Sacem lance une grande enquête pour étudier les inégalités au sein de ses sociétaires, dont seules 17% sont des femmes. L’objectif est toujours le même : aider à briser le plafond de verre qui limite les carrières des artistes femmes.
C. Laborie
12 mars 2020