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Écologie : le DJ Simo Cell s'engage à ne plus jamais exercer son métier comme avant

 

Les tournées internationales énergivores reprendront-elles comme avant à l'issue de cette période de mise à l'arrêt ? Le musicien d'origine nantaise Simo Cell veut s'en prémunir et publie une tribune coup de poing dans Libération.

 

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Photo © Maxime Chermat 
 

Par Trax Magazine
En partenariat avec la Electronic Music Factory

 

La tribune de Simo Cell commence par un instant de nostalgie : en plein confinement, le DJ de 28 ans se remémore tous les voyages dans lesquels sont métier l'ont embarqué. Et est pris dans une sensation bizarre. « j’ai fait un rapide calcul. Juste pour voir. Pour la seule année 2019, j’ai parcouru 5 continents et fait 65 dates dont 47 à l’étranger et 18 en France. J’ai effectué 33 allers-retours en avion, 30 en train et 2 en voiture. […] Quand je repense à tout ça, j’ai le sentiment que cela n’a absolument aucun sens. », confie-t-il dans les colonnes de Libération.

La prise de recul permise en cette période de pause pour l'industrie musicale a décidé le Nantais d'origine : « il est temps de remettre en question la façon dont j'exerce mon métier » afin de cesser de prendre l'avion pour 3 heures de set, et donc de réduire l'empreinte carbone désastreuse de cette industrie. Il propose notamment de développer à l'échelle nationale des résidences mensuelles ou bimensuelles pour jouer plus souvent dans une même ville. Il remet également en question la pratique des « clauses d'exclusivité », qui imposent à un DJ programmé de ne pas jouer dans la même région pendant un laps de temps défini.

Enfin, Simo Cell propose de « penser les concerts dans une logique de tournée afin de mettre en place de s tours qui font sens économiquement et écologiquement », tout en considérant « l'avion comme le dernier recours pour me déplacer ».

 

une réflexion partagée dans le monde de la musique

 

« Bien sûr, nous aurons besoin d’une puissance publique forte pour éviter le désastre humanitaire et écologique qui se dessine. Mais, pour cela, c’est d’abord à nous de nous mobiliser, à l’échelle individuelle et dans une dynamique collective. », précise le DJ, qui espère donner lieu à une réflexion collective entre artistes, bookers, managers et programmateurs. Car Simo Cell n'est bien sûr pas le seul à voir le monde de la nuit revenir comme avant.

Ces aspirations écologiques sont partagées par les 1280 artistes et structures qui ont signé l'Appel des indépendants et comptent organiser à la rentrée des « Etats généraux » pour une culture pour responsable et égalitaire. Simo Cell participera également à la deuxième série de tables rondes « Danser demain » le jeudi 24 juin. DJs, collectifs événementiels et équipes de festivals y réfléchiront ensemble pour imaginer des fêtes plus inclusives et durables. « Quand il y a une crise grave politique ou sanitaire c'est une occasion à saisir par les cheveux », avait insisté l’ancien ministre de la culture Jack Lang lors de la première édition de « Danser demain », le samedi 9 mars. « En France, la politique des arts s'est inventée aux moments des grandes ruptures politiques. », avait rappelé l’ancien ministre de la Culture. 

 

C. Laborie

 

24 juin 2020