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Future Female Sounds, l'association internationale qui donne le pouvoir aux femmes DJ

 

Basée à Copenhague, l'organisation Future Female Sounds propose aux apprenties DJs un « safe space » pour se familiariser avec les machines et mieux comprendre le métier. Après avoir exporté son école à Pékin, à Tunis et au Caire, elle prend ses quartiers à la Machine du Moulin Rouge, à Paris.

 

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Un atelier Future Female Sounds à Paris © Nabila Mahdjoubi

 

Par Trax Magazine
En partenariat avec la Electronic Music Factory

 

Transmettre les bagages techniques pour commencer à mixer, informer sur les arcanes de l'industrie musicale, mettre en réseau les professionnelles... Pour briser le plafond de verre trop souvent rencontré par les femmes DJs, l'organisation Future Female Sounds a plusieurs cordes à son arc. L'école de DJing ouverte à Copenhague en 2017 a déjà formé plus de 500 musiciennes avant de s'exporter à Tunis, au Caire, à Beijing et aujourd'hui à Paris. Dans chaque pays, une équipe locale est mobilisée pour offrir des modèles auxquels les élèves peuvent s'identifier.

En France, depuis les premiers ateliers au printemps dernier, la file d'attente ne désemplit pas pour participer aux week-ends de formation organisés à la Machine du Moulin Rouge. « Nous avons aussi mis en place une communauté en ligne, où les DJs peuvent se poser des questions les unes aux autres, par exemple sur les équipements ou la négociation des contrats. L'idée est de proposer des aides globales pour apprendre à naviguer dans cette industrie », précise Tia Korpe, la fondatrice de Future Female Sounds.

La DJ hip-hop danoise, qui travaille depuis plus de 20 ans dans l'industrie musicale, a elle-même eu des difficultés à prendre place derrière les platines. « Au début de ma carrière, je ne connaissais que des DJ hommes, et j'étais très intimidée à l'idée de mixer Et puis une DJ m'a pris sous son aile, et je me suis sentie en sécurité, jusqu'à pouvoir devenir musicienne professionnelle », se souvient-elle. « Je me suis dit que beaucoup de femmes devaient partager cette appréhension. Il y a le fait que cette industrie soit dirigée par des hommes, mais aussi l'aspect technique, qui semble souvent inaccessible. J'ai donc créé Future Female Sounds pour bâtir un espace sûr, où les femmes pourraient apprendre ensemble et se sentir soutenues ».

 

Un combat global

 

Malgré les différences culturelles entre les différents pays où Future Female Sounds s'est implanté, les inhibitions semblent être, selon Tia Korpe, souvent les mêmes : « Dans la première heure des ateliers, on prend toujours le temps de déconstruire les stéréotypes autour du métier de DJ. On n'est pas obligé de travailler la nuit, ni de jouer dans des clubs, ni de mixer uniquement des musiques électroniques. On sent toujours un certain soulagement chez les apprenties, quand elles comprennent qu'elles ont plus de marge de manœuvre qu'elles ne l'imaginent. », sourit la fondatrice de l'association. « Les premières heures, elles essayent de s'acclimater aux machines, mais elles sont presque toujours très intimidées. Et au fil des heures, on les voit prendre confiance en elles, et à partir de là, leur progression est fulgurante ! », remarque la DJ. À terme, ces initiatives contribuent à lutter contre les inégalités criantes entre hommes et femmes dans l'ensemble de l'industrie musicale. Rappelons que selon une étude publiée par l'association female:pressure, les femmes ne représentaient que 21% des artistes programmés dans les plus grands festivals électroniques mondiaux en 2019. Dans ce combat de longue haleine, chaque musicienne compte.

 

Pour être informé des prochains ateliers de Future Female Sounds à Paris, vous pouvez remplir le formulaire de l'association ici.

 

C. Laborie

 

23 juillet 2021