Un club écossais réutilise la chaleur des danseurs pour s'alimenter en énergie
Transformer la chaleur des danseurs en source d'énergie, c'est le projet innovant du club écossais SWG3, qui testera cette technologie en avant-première le 7 novembre prochain. Son objectif : réduire de 70 tonnes par an ses émissions de carbone.
6 septembre 2021
© Amacrobert
Par Trax Magazine
En partenariat avec la Electronic Music Factory
Des centaines de personnes qui tapent du pied au même rythme sans s'arrêter jusqu'au matin : comment n'avait-on pas pensé à réutiliser cette énergie plus tôt ? À Glasgow, le club techno SWG3 veut transformer la chaleur corporelle des clubbeurs en source d'énergie réutilisable, pour alimenter le lieu en électricité. Baptisée Bodyheat, cette initiative s'inscrit dans le programme Going Net Zero, initiative internationale pour aider les entreprises à réduire leurs émissions carbone.
Concrètement, comment ça marche ? Des pompes seront installées pour capter la chaleur de la foule dans douze trous de forage de 150 mètres de profondeur, creusés sous la piste du club. Une fois récupérée, la chaleur sera directement réutilisée ou stockée sous terre. « Le corps humain émet 100 watts de chaleur excédentaire, avant même de danser ou de faire de l'exercice », explique l'équipe du SWG3 dans son communiqué, ajoutant que « quand des clubbeurs se rassemblent, la chaleur émise devrait donc augmenter assez pour générer assez d'énergie pour alimenter le lieu ».
L'énergie ainsi stockée permettra d'alimenter le gaz, l'éclairage et bien sûr le soundsystem du SWG3. Le club espère ainsi économiser 70 tonnes de CO2 tous les ans. Un bilan important, puisqu'un Français moyen émet environ 12 tonnes de C02 par an. « Body Heat, c'est notre contribution innovante à un problème global, et cela va nous aider à baisser drastiquement notre consommation d'énergie – nous approchant ainsi de la neutralité carbone dans un futur pas si lointain », s'enthousiasme Andrew Fleming Brown, le directeur du lieu, cité sur mixmag.com.
Pendant la crise sanitaire, nombre d'établissements français s'étaient eux aussi prononcés pour un clubbing plus respectueux de la planète, tant au niveau des transports que de la réduction des déchets. Des initiatives comme l'Appel des indépendants, lancé en plein confinement en mars 2020, appelaient à «imaginer une politique culturelle à la hauteur […] des impératifs écologiques ». L'initiative écossaise pourrait donc inspirer jusque dans nos frontières.
Une preuve de plus que la scène électronique s'interroge plus que jamais sur son impact écologique, et ce dans le monde entier. L'enjeu est primordial, quand on sait qu'à eux tous, les 1000 DJs du top élaboré par le site Resident Advisor émettent en moyenne 35 tonnes de CO2 par an dans le cadre de leurs tournées. C'est le constat dressé par l'association Clean Scene, fondée en Grande-Bretagne pour questionner l'impact environnemental du monde de la nuit.
C. Laborie