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Music Climate Project : quand les maisons de disques s’engagent pour la planète

 

En Grande-Bretagne, les grandes majors et les labels indépendants s’unissent autour d’un pacte commun, pour limiter l’impact carbone du secteur. L’objectif : participer à l’effort mondial pour contenir le réchauffement climatique à 1,5° d’ici la fin du siècle. 

6 janvier 2021

 

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©Vladimir Proskurovskiy

 

Par Trax Magazine

En partenariat avec la Electronic Music Factory

 

Alors que 120 chefs d’État se réunissaient à Glasgow en novembre pour une COP26 aux résultats controversés, certains acteurs de l’industrie musicale agissaient dans l’ombre pour coordonner leurs actions en faveur du climat. Les organisations britanniques Association Of Indépendant Music et British Phonographic Industry révèlent aujourd’hui l’initiative Music Climate Pact, une charte appelant les labels à s’engager à réduire leurs émissions de CO2. En la signant, ils promettent de suivre les préconisations scientifiques pour contribuer à maintenir l’augmentation des températures mondiales en deçà des 1,5°, en s’inspirant de la campagne mondiale « Objectif Zéro », lancée en juin dernier par les Nations Unies. 

« Il y a beaucoup de travail à faire si nous voulons devenir une industrie plus durable, mais nous serons guidés par la science du climat et prendrons des mesures concrètes et unifiées et nous tiendrons régulièrement au courant de nos progrès. », explique ainsi le collectif dans un communiqué. Les majors Sony, Universal et Warner ont signé la charte en premier, avant d’être rejoint par des labels comme Beggars, Warp et Ninjatune. D’ici 2022, tous doivent avoir signé la lettre d’engagement de Science Based Targets, projet international fixant des objectifs de réduction des émissions. 

Le but de cette initiative est aussi d’appeler à communiquer autour du climat, pour sensibiliser davantage le public. Les signataires du pacte aideront donc les artistes à s’exprimer sur ces questions, et partageront eux-mêmes des informations liées à l’impact climatique de l’industrie musicale. 

 

Une prise de conscience globale 

 

Depuis le début de la crise du Covid-19 et la mise à l’arrêt des tournées et des festivals, le secteur s’interroge de plus en plus sur son impact environnemental. Une étude du think thank The Shift Project montrait que le facteur d’émissions de carbone le plus important, pour un grand festival organisé en périphérie, était le transport des festivaliers, avant le transport des équipes, du matériel et l’alimentation. Favoriser le covoiturage ou le train, promouvoir des menus sans viande et issus de circuits courts pourrait ainsi avoir un impact colossal sur les émissions de gaz à effet de serre de ces événements. Des artistes comme Massive Attack et Coldplay se sont déjà engagés à organiser des tournées plus vertes, et participent à démocratiser la question à travers le monde. La musique électronique n’est pas en reste, avec des initiatives comme l’association Bye Bye Plastic, lancée par la DJ canadienne Blond:ish pour lutter contre le plastique dans les clubs. En France, des artistes comme Simo Cell, Anetha et Rone prennent régulièrement la parole pour appeler à une prise de conscience collective. Les signataires du Music Climate Pact espèrent même étendre la conversation au-delà de leur simple secteur, et « déclencher une action sociétale plus large contre la crise climatique ».

 

C. Laborie