5 règles d’or pour créer une scénographie flamboyante
Quelles sont les étapes cruciales pour faire briller une scène de mille feux ? Adrien Utchanah, directeur artistique d’OTTO1O et fondateur du studio de création Outchesque, nous donne tous ses secrets.
© Luc de la Photographie
Par Trax Magazine
En partenariat avec la Electronic Music Factory
Des danseurs en habits de lumière, des décors poétiques ou loufoques, des sculptures et des fresques multicolores... L’art de la scénographie, venue du théâtre, se développe de plus en plus dans les soirées et festivals de l’hexagone - en témoignent les efforts faits par le festival Château Perché ou le duo Camion Bazar. L’art des décors festifs, l’ancien metteur en scène Adrien Utchanah en a fait son métier, avec sa compagnie Outchesque. Son inspiration sans limite lui vient de ses voyages dans les plus beaux festivals du monde, de Fusion (Allemagne) à Burning Man (Nevada, Etats-Unis). Il est capable d’inviter un Père Noël distributeur de déguisements à une soirée house ou d’organiser une bataille de polochon à deux pas du système son. Inspirant.
L’inspiration tu trouveras
C’est le point de départ de tout événement : choisir une direction artistique d’où vient l’inspiration pour la programmation, le nom de la soirée et bien sûr la scénographie. Pour Adrien Utchanah, « il faut toujours faire une réunion de brainstorming pour savoir où on va. En se posant cette question primordiale : quelle émotion veut-on transmettre au public ? Veut-on l’émerveiller, le faire rire, l’angoisser ? » Les idées de scénographie peuvent ensuite venir des particularités de chaque événement : le lieu, le line up, les matériaux disponibles.
Du matériel tu glaneras
Pour trouver des matériaux à prix accessibles, Adrien Utchanah ne jure que par la récupération. « J’ai trouvé mon paradis : c’est la Réserve des Arts, à Pantin. Ils revalorisent pleins de matériaux insolites, récupèrent des chutes de chantier, des décors de pièces de théâtre… Et revendent le tout au kilo. J’utilise aussi beaucoup d’objets trouvés dans la rue ! » Et pour les costumes, mieux vaut passer bien sûr par des fripes : Guerisol et Emmaüs sont vos amis.
La sécurité tu n’oublieras pas
C’est l’une des règles d’or en scénographie : faire appel à un régisseur professionnel pour vérifier la faisabilité de ses idées. Car certaines structures, si elles tombent sur le public par exemple, peuvent s’avérer très dangereuses. « L'idéal est d’avoir un régisseur attitré dans chaque collectif, qui comprend votre vision. Il vaut mieux lui faire part de vos idées avant de commencer à construire, pour savoir si c’est faisable, quels matériaux sont les plus adéquats... » prévient le scénographe. Safety first.
Des bénévoles tu mobiliseras
Pour créer les éléments de décor en amont et les mettre en place le jour J, une équipe de bénévoles motivés est souvent nécessaire. Chez OTTO1O, « on recrute en général les bénévoles par cooptation via Facebook, on fait des tableaux de présence, et on leur répartit les tâches selon leurs envies et leur compétence ». Et il faut savoir gérer ces petites mains avec pédagogie ! « On essaye de ne pas être trop autoritaire, parce qu’ils viennent quand même pour nous aider gratuitement. » En guise de dédommagement, ils ont bien sûr droit à une entrée gratuite et à des tickets conso.
Différents espaces tu imagineraS
La scénographie est là pour guider les fêtards au cours de la nuit, leur indiquer la fonction de chaque espace. Elle peut par exemple s’adapter à chaque scène pour faire écho à la programmation musicale. « Il faut aussi créer des espaces plus calmes. Les fêtards viendront naturellement s’asseoir là où il y a des sièges, une lumière chaude et douce… Mieux vaut isoler ces coins-là des scènes », ajoute Adrien Utchanah, qui aime aussi pimenter la fête avec des espaces de jeux. « Lors d’une soirée OTTO1O dans une ancienne chocolaterie, on avait par exemple créé un espace nommé "Ouate The Fuck” dans une petite pièce isolée : c’était la chambre à bataille de polochons. Il fallait se déchausser pour entrer et à l’intérieur, il y avait pleins d’oreillers et une bande son heavy metal à fond ». C’est ce qui est beau avec la scénographie : l’imagination est votre seule limite.
Célia Laborie
1 mars 2020