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Apprendre à « entendre » la musique avant de créer, le pari de Meludia

 

Développer l’oreille musicale sans solfège ni partitions, c’est le défi lancé par l’application française Meludia, utilisée dans le monde entier. Une méthode qui s’avère efficace pour booster la créativité des musiciens électroniques. Bastien Sannac, créateur de l’application, nous explique pourquoi.

 

Meludia

 

Par Trax Magazine
En partenariat avec la Electronic Music Factory

 

« Ce n’est pas parce que l’on fait de la musique que l’on est musicien », disait Pascal Quignard dans son roman Tous les matins du monde. Cela pourrait être la devise de l’application Meludia. Car la plateforme prend le contrepied de la formation classique et propose de faire « entendre intérieurement » la musique avant de la créer.

 

Une nouvelle façon d'apprendre

 

Bastien Sannac est parti d’un constat simple : le système d’apprentissage de la musique classique est vieillissant. On bachote des dictées de notes, on massacre des morceaux à la flûte à bec au collège… On apprend à reconnaître les sons, mais pas forcément à comprendre les nuances de la musique. L’entrepreneur fait le parallèle avec le langage : « on n’imaginerait pas écrire un texte sans en comprendre les mots. Pour moi, en musique, c’est pareil ! Les rythmes et les harmonies sont comme des mots, ils ont un sens qu’il faut appréhender. » À rebours des méthodes d’apprentissage traditionnel, Meludia ne contient aucun symbole de partition, et se base sur notre capacité naturelle à percevoir les sons et à les reproduire. Tout passe par l’écoute et l’observation. Au programme, des plus de 600 exercices visuels et sonores à portée de doigt, pour les débutants comme les experts : reproduire une mélodie ou un rythme, reconnaître des notes… Une gymnastique à pratiquer au quotidien sur son téléphone portable ou sa tablette, pour 4,99 € par mois ou 39,99€ l’année.

 

développer sa créativité

 

Hanté par le syndrome de la page blanche ? L'application peut aussi être utile pour développer l'inventivité des producteurs électroniques. Pour eux, la création passe beaucoup par le ressenti, et c'est justement sur les sensations que se basent les exercices de Meludia. « Les DJs et producteurs de musique électronique qui utilisent Meludia en témoignent, l'application les a vraiment aidés à créer leurs propres boucles », souligne Bastien Sannac. À force d'écouter des suites de notes, de les reproduire, le musicien s'ouvre à de nouvelles sonorités. « C'est super exaltant de travailler sur des samples, sur des sons d'autres artistes. Mais Meludia permet d'aller plus loin, de développer son propre univers... Sans se coltiner dix ans de conservatoire et de solfège ».

 

 

meludia bientôt à l'école et à l'hôpital ?

 

Créée à Paris en 2010, Meludia est aujourd’hui utilisée dans 168 pays et dans certains conservatoires de France. Considérée d’utilité publique, elle est même gratuite au Canada et en Estonie. Mais Bastien Sannac rêve d’aller plus loin, en collaborant avec l’Éducation nationale pour donner accès à la musique dès l’école primaire. Son autre ambition, c’est de soigner les humains avec des sons, grâce à des thérapies médicales basées sur la musique.

 

Angèle Chatelier (avec Célia Laborie)

4 octobre 2019