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Beatport en quelques dates clés

 

Pionnier de la vente en ligne de morceaux devenu empire des musiques électroniques, la boutique de référence Beatport a pourtant bien failli s’écraser. Elle revient aujourd’hui de (très) loin. Flash-back

 

 

beatport

 

Par Trax Magazine
En partenariat avec la Electronic Music Factory

 

C’était une bénédiction pour les fervents amateurs de musique électronique. Vente de musique en ligne, radar des sorties, charts… La plateforme en ligne Beatport a souvent été vue comme la bible pour tout amateur de musique électronique. Saluée à sa sortie, celle-ci a pourtant connu quelques casseroles. Alors que son fondateur revient sur le devant de la scène depuis janvier dernier, retour sur quelques dates clés de l’empire Beatport.

 

Janvier 2004 : Naissance de Beatport

 

Le 7 janvier 2004, le DJ et businessman, Jonas Tempel, qui numérisait déjà ses vieux vinyles pour ses sets, lance Beatport avec ses potes Bradley Roulier et Eloy Lopez. La plateforme Beatport s’appuie sur 79 labels pour mettre en ligne des centaines de titres. Beatport est né. Un an plus tard, le site propose un catalogue de plus de 100 000 morceaux issus de 2 700 labels. 

 

Octobre 2010 : le fondateur quitte la société

 

Avec le succès grandissant de la plateforme et l’arrivée d’investisseurs, une pression nouvelle s’impose sur l’équipe originelle. A Vice, Jonas Tempel raconte : « les actionnaires nous mettaient la pression pour qu’on vende la société, et je m’y opposais. On nous mettait la pression pour qu’on remplace certaines personnes, et les remplacements ne fonctionnaient pas. C’était vraiment dur. » Après 7 ans de bons et loyaux services, le PDG finit par démissionner.

 

Février 2013 : la plateforme rachetée par l’EDM

 

Pendant une dizaine d’années, Beatport fleurit, et s’agrandit. Au point de faire des envieux : la plateforme est rachetée pour 58,6 millions de dollars par SFX Entertainment, une holding alors à la tête des festivals et grosses machines EDM Electric Zoo, Tomorrowland et Mysteryland. Sur 50 millions d’utilisateurs mensuels, 300 000 se servent alors de Beatport pour acheter de la musique. Un repositionnement plus global vers l’ensemble de l’environnement des musiques électroniques est décidé, avec la création de contenus éditoriaux ou encore une présence renforcée sur les événements. 

 

Juin 2015 : la fin d’un empire ?

 

En deux ans, Beatport s’effondre à petits feux : un an après son entrée en bourse (et sa descente aux enfers financière), une vingtaine de collaborateurs sont licenciés. L’argent ne coule plus à flot. Au point que la plateforme provoque un tollé en annonçant devoir geler le paiement des redevances des artistes et leurs labels. Gros hic quand on sait que le site s’est toujours placé en fervent défenseur des indépendants et créateurs. De nombreuses filiales sont gelées (Beatport News, Baseware, Beatport Live…) Et Beatport redevient… Beatport, une plateforme en ligne de téléchargement de titres électroniques.

 

Septembre 2016 : un nouveau système de classification

 

Repenser sa classification des genres, une nécessité ? Peut-être, quand on sait que depuis septembre 2016, Beatport différencie – enfin ? – l’EDM des autres genres sur sa plateforme. De quoi mieux se référencer quand on est un artiste et mieux s’y retrouver quand on est consommateur. Une volonté de retrouver du crédit auprès de son cœur de cible ?

 

 

Janvier 2019 : son fondateur historique revient dans le jeu

 

Beatport semble aujourd’hui aller mieux. Du moins, revenir à ses valeurs d’origine. Depuis janvier 2019, son fondateur historique, Jonas Tempel a réinvesti l’entreprise en tant que conseiller créatif. « Mon amour et ma passion pour la culture des DJ n’ont d’égal que mon désir de voir Beatport atteindre les sommets que nous avions initialement souhaités lorsque nous avons lancé la société en 2004 », clamait-il.  Le PDG qui,  entre-temps, a contribué au lancement de Beats Music pour Beats By Dre. 

De quoi relancer l’empire ? En tout cas, les projets sont ambitieux : Beatport doit mettre en ligne à l’été 2019 une marque de musique, « Beatsource », destinée au hip-hop, à la pop et au R’n’B. La plateforme a aussi annoncé qu'elle supprimerait tous les tracks invendus avant janvier 2019. L'entreprise souhaite avant tout se recentrer sur... la vente de disques. 

 

Angèle Chatelier