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Triple D, la start up écolo qui a pris le pouvoir sur les scénos des plus grands festivals de France

 

Pourquoi jeter quand on peut réutiliser ? Avec Triple D, les mêmes palettes sont utilisées pour aménager les festivals de toute la France. Un exemple à suivre pour réduire l'empreinte carbone des événements culturels.

 

triple D

© Léo Vidale

Par Trax Magazine
En partenariat avec la Electronic Music Factory

 

En 2019, on retrouvait les gros bras de Triple D dans 47 festivals en France. Scénographie, aménagement de comptoirs, arches, signalétique… Les salariés de cette start up basée à Anthony (92) savent tout faire, et surtout sans nuire à la planète.

L’aventure commence en 2015, quand un groupe d’étudiants fondent un collectif de soirées parisiennes. L’un d’entre eux, Sylvain Denis, se prend de passion pour le bricolage. « A l’époque, on faisait appel à la débrouille, c’est comme ça que j’ai appris à bricoler, à tout fabriquer avec des palettes. Je me suis rendu compte que la bonne manière de faire, c’était de stocker et réutiliser les matériaux pour ne rien gâcher », explique-t-il. En 2016, coup de projecteur : le Weather Festival propose à Triple D de travailler sur l’aménagement d’une partie de son site. C’est l’élément déclencheur qui amène la start up à travailler avec Dour, Solidays, Lollapalooza et Rock en Seine. Ce qui était une association devient progressivement une entreprise d’aménagement de festivals, qui emploie aujourd’hui quatre salariés à temps plein.

 

Réutilisation des matériaux, recyclage des chutes et partages des transports

 

Comment transformer un terrain vide en lieu de vie, le temps d’un festival, en polluant le moins possible ? Cette question est au cœur du projet de Sylvain Denis. Et son engagement passe par de nombreuses étapes. « Le nerf de la guerre, c’est le stockage », explique-t-il. « Certains festivals jettent des aménagements qu’ils pourraient réutiliser, tout simplement parce qu’ils n’ont nulle-part où les stocker. Dans le monde de la mode aussi, c’est la norme. Chez Triple D, nous avons un espace dédié de 500 mètres carrés. On construit presque tout avec des palettes, que l’on démonte et qu’on réutilise. » Dans le domaine, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme : « Notre fournisseur de palettes récupère l’intégralité de nos chutes et les revalorise, notamment pour en faire du bois de cheminée ! » Pour le transport des matériaux jusqu’aux lieux des festivals, Triple D fait appel à des mutualisation de fret, en partageant les camions avec d’autres entreprises.

« On sait que notre présence ne suffit pas à rendre un festival écolo. Il y a encore beaucoup trop de déchets, de consommation de plastique sur ces gros événements. Et les transports des hommes et des marchandisent polluent énormément », note Sylvain Denis. « Mais on sent une démarche sincère chez les organisateurs qui font appel à nous. Ça va dans le bon sens, il faut continuer à chercher de nouvelles solutions ! » Cet été encore, les bâtisseurs de Triple D espèrent encore monter leurs palettes dans des dizaines de festivals en France.

 

Pour tout connaître sur l'organisation de festivals, rendez-vous sur le site Electronic Music Factory.

 

C. Laborie

 

12 mars 2020