La musique électronique, qu’est-ce que c’est ?
Les musiques électroniques sont une des tendances artistiques les plus fortes de notre époque. La dernière à s’être imposée à la pop culture, après le hip hop ou le rock. Elles englobent de nombreux genres et d’innombrables sous-genres, qu’on parle de style musical ou de marché, dont les noms changent vite. La techno minimale par exemple, star des années 2000, s’appelle désormais micro house chez de jeunes aficionados qui n’étaient pas encore en âge de fouler les dancefloors quand elle est née.
© Vadim Ponomarenko
Pour prendre un peu de recul, considérons que toutes les musiques soumises à des traitements électroniques non comme simple procédé, mais comme centre à la fois du geste et de l’esthétique, sont considérées comme des musiques électroniques. Si elles sont fortement liées aux technologies qui les façonnent (hardware et software), elles n’excluent pas non plus l’utilisation d’instruments (puisque aujourd’hui, à la suite du hip hop, les musiques électroniques incluent des instruments traditionnels).
Mais elles suivent des constructions qui dépassent le traditionnel couplet – refrain – couplet et la durée des chansons traditionnelles. Elles peuvent s’enchaîner et se remixer sans fin, leurs caractéristiques tenant au moins autant dans leurs sonorités et dans leurs rythmiques que dans les mélodies ou les textes.
Cette définition générale permet d’écarter la partie de la pop qui fait appel à l’électronique ; à l’heure où celle-ci a investi toute la création musicale, du rock au hip hop en passant par la variété. Sur Electronic Music Factory, c’est electronic music only !
Electronic Music Factory regroupe les musiques électroniques dans toute leur diversité, des plus spécialisées aux plus fédératrices, des plus underground aux plus commerciales.
Un peu d’histoire (mais pas trop non plus)
Techno, house ou dance viennent toutes d’expérimentations technologiques issues des travaux français du GRM (Groupe de Recherches Musicales) de Pierre Schaeffer à la fin des années 50, qui ont fini par imprégner la pop des deux côtés de l’Atlantique, que ce soit à Düsseldorf avec Kraftwerk dès les années 70 ou à Detroit avec Underground Resistance dans les années 80.
En France, tout a débuté pour la techno avec l’arrivée des raves et de l’acid house en provenance d’Angleterre et de Belgique à la fin des années 80. Ce mouvement a vite rassemblé une communauté d’activistes, dans laquelle se sont engouffrés d’ex-punks et qui côtoyait aussi les débuts du hip hop. Quelques organisateurs, magasins de disques et les radios Nova et FG fédérèrent le mouvement.
En 1997, FG organise un défilé techno qui préfigurera la Techno Parade créée sous Jack Lang en 1998, reprise par l’association Technopol qui l’organise toujours. Même si les raves sont stigmatisées, la culture techno a définitivement pris racines à Paris et voit naître des soirées, des labels, des lieux et des médias qui en assurent la pérennité jusqu’à aujourd’hui. Des soirées Wake Up de Laurent Garnier entre 1992 et 1994 au Rex Club à sa première Victoire de la Musiques catégorie « Musique Electronique ou Dance » en 1998, du magasin Rough Trade où officiaient Arnaud Rebotini et Ivan Smagghe, aussi pilier du Pulp avec Chloé et Jennifer Cardini, qui donnera naissance au label Kill The DJ, une communauté qui essaimera jusqu’à Daft Punk et David Guetta, aura permis l’explosion de la scène actuelle, dans laquelle ces activistes sont toujours bien présents.