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Band.she, un réseau de professionnelles du live pour promouvoir la parité dans le monde de la musique

 

Les métiers de technicien, de régisseur et de booker restent aujourd’hui encore très majoritairement masculins. De quoi rendre cet environnement difficile à aborder pour les rares femmes présentes dans le secteur. Pour les aider à trouver leur place et à se faire un réseau, deux professionnelles ont créé Band.she, entre annuaire et groupe d’entraide. 

6 janvier 2021

 

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Calling Marian, l'une des DJs interviewées pour le site de Band.she © Wozniak

 

Par Trax Magazine

En partenariat avec la Electronic Music Factory

 

L’aventure Bande.she a commencé sur la péniche du Petit Bain, salle de concert flottant sur la rive droite de la Seine. Julia, chargée de production, et Svéa, régisseuse, travaillent toutes les deux ce soir-là et entament une discussion sur la difficulté à se faire une place dans ce monde très masculin qu’est l’industrie du live. Selon une étude du syndicat Prodiss, on compte en France 27% de femmes techniciennes intermittentes pour 73% d’hommes. Dans ce contexte, les régisseuses, techniciennes, musiciennes et bookeuses ont d’autant plus de mal à se sentir légitimes. 

Avec l’aide de Bastien Sicaud, trésorier et comptable à la Cigale, Svéa et Julia créent en 2018 Band.she, une plateforme en ligne permettant de mettre en lien recruteurs et professionnelles du live. Plus qu’un annuaire, le site permet à ces dernières de déposer leur CV, de valoriser leur travail et de répondre à des offres d’emploi. On y trouve aussi un service de messagerie instantanée, des interviews d’artistes et un agenda pour se tenir au courant des ateliers et conférences dédiées aux métiers de la scène. 

Depuis deux ans, Band.she prend aussi part à la formation de techniciennes, avec des interventions au Iomma ou dans les promos des Formations d’Issoudun, pôle dédié aux musiques actuelles dans l’Indre. Elles en profitent pour ouvrir le dialogue sur le sexisme dans le monde du live, et sensibiliser les débutantes aux difficultés liées au genre dans ce secteur. À l’avenir, elles aimeraient créer leurs stages propres d’initiation à la MAO, aux techniques de son ou à la vidéo. Et petit à petit, contribuer à briser enfin le plafond de verre auquel doivent faire face les techniciennes, les bookeuses et les régisseuses.
 

 

C. Laborie